mardi, mars 24



Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant”…“si ce qu’il rapporte de là-bas a forme, 

il donne forme : si c’est informe, il donne de l’informe.”


Mes premières œuvres ont essentiellement la vocation de prouver l’existence de 

ce monde invisible, de le donner à voir de façon brute, presque brutale, où le regard n’a pas d’autre solution, pas d’échappatoire.

 À travers l’opposition et la réunion de certaines couleurs - comme le rouge et le bleu - mais aussi la représentation de chamanes, devins ou d’âmes, cet autre monde devient 

le vrai, il s’impose à nos sens comme une évidence.


 Cependant, une autre préoccupation a commencé à émerger au fil des années :

“trouver une langue… cette langue sera de l’âme pour l’âme, résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant.”

 Peu à peu, l’image brute et élémentaire a cédé la place à un dialogue du Symbole et 

du Mythe avec le regard ; afin de le guider mais sans le contraindre, lui permettre d’explorer non plus seulement un autre monde, mais tout simplement sa propre humanité.

 

 Dans les dernières œuvres, le langage s’est encore transformé, s’approchant davantage de l’œuvre poétique par un travail “synesthésique” plus prononcé. Le vide a ouvert l’espace, découvrant la matière au regard. L’image se laisse déchiffrer comme 

une écriture colorée.


 Pour conclure, en tant que femme, je me demande avec Rimbaud:

“Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle… elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu !”


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